FEVRIER 2012 1ère partie

Publié le

FEVRIER 2012

 

(De la Sainte Ella à la Saint Valentin)

 

Chronique de faits d’hiver

 

 

Cette première quinzaine du mois, nous avons eu, nous, en Europe, un épisode neigeux et de grand froid, un froid qui nous arrivait de Russie, un pays d’où ne nous vient généralement pas que du bien. Chez nous, principe de précaution exige, on a donc conseillé aux sans abri de rester chez eux. Et on a chauffé les pelouses. Des stades. A grand renfort de couvertures, et à non moins grandes buffées d’air chaud, produit et propulsé par des engins bruyants et malodorants, peu économes en énergie. Et puis les associations caritatives ont maraudé les nuits de grand froid, pour essayer de limiter les dégâts et nous n’avons eu qu’une quinzaine de décès, ce qui est peu par rapport à l’Ukraine et à la Pologne, et à la Roumanie, où pourtant on a l’habitude.

 

« Merd’ ! V’là l’hiver et ses dur’tés,

V’là l’moment de n’ pus s’mettre à poils :

………..

Les Borgeois, l’soir vont plaind’ les Pauvres

Au coin du feu, … après dîner !

…………

Et v’là l’temps ousque dans la Presse,

Entre un ou deux lanc’ments d’putains,

On va r’découvrir la Détresse,

La Purée et les Purotains ! »

………….

 

Nous n’avons pas pu toutefois éviter le drame du Stade de France. Malgré son chauffage, la pelouse était en partie gelée et nos grands gaillards de rugbymen, nourris au bon grain sans OGM, à la garbure et au foie gras, auraient pu se faire mal, éventuellement se briser quelque chose. Et au prix où on les a payés … ! Ou même ramasser une dégelée, un comble avec ce temps, par leurs adversaires irlandais qui rient encore de l’affaire. Gros manque à gagner : 1,5 millions de bénéfices pour le match précédent de France-Italie, c’est dire qu’on prévoyait gros, on avait loué  des coffres-forts supplémentaires, les fûts de bière étaient déjà en perce, et les sandwiches attendaient la mi-temps de pied ferme, aussi les produits dérivés. Et France 2 et ses annonceurs en ont bien été marris.

Maigre consolation, la Faculté nous a appris que la cryogénation donnait de bons résultats sur le cancer de la prostate. De là à tenter l’expérience par ce froid sibérien. Et à se geler l’adénome !

 

On a beaucoup parlé civilisation, culture, valeurs.

Justement, que vaut l’Homme ? Quand il était esclave, on le vendait. Ensuite il s’est loué, comme manouvrier. Maintenant qu’il est libre, il se vend lui-même. Il faut savoir se vendre ; ne dit-on pas le marché du travail ? Malheur à celui qui ne saurait pas se vendre ! Mais à quel prix ? Les assureurs ont des statistiques et des tableaux qui estiment le prix de la vie. Les bouchers de la Grande Boucherie humaine ne se sont jamais embarrassés d’évaluations. Vous avez dit civilisation ?

 Vienne, au Palais impérial d’hiver des Habsbourg, la Hofburg, grand bal de nostalgiques européens du IIIème Reich, le jour anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz. C’était fin janvier. Civilisation encore. Vienne, Premier janvier,  concert du Nouvel An de l’Orchestre philarmonique de Vienne, dans la « salle dorée » du Muzikverein, avec le ballet de l’Opéra dansant dans le magnifique Belvédère. Concert dans la tradition, avec les Strauss (La plénitude et la profondeur paisible du solo de cor au début du Beau Danube bleu !), mais aussi Tchaïkovski. Avec selon le cérémonial délicieusement kitch, les fleurs de la Riviera de San Remo et les costumes des danseurs assortis. Le Belvédère et Vienne, où, culture toujours, à l’occasion de l’année Klimt (150ème année de sa naissance) on exposera aussi Egon Schiele. Et Oskar Kokoshka, admis au concours d’entrée aux Beaux Arts de Vienne l’année où son compatriote Adolf Hitler échouait. Le jeune Adolf ne s’en est jamais remis.

 

A Yssingeaux, finis les soutiens-gorge dont la fabrication est délocalisée en Tunisie. Bonjour les maroquins de la maroquinerie ! Marocains ? C’est le Maghreb yssingelais.

 

C’est Elizabeth qui jubile ! Quatre-vingt cinq ans, dont soixante de règne. Jubilé de diamants. Elle a épuisé onze Premiers Ministres et six archevêques de Canterbury. Pendant tout ce temps, elle aurait remis 90000 puddings de Noël à son personnel, il y en a qui aiment et qui en auraient repris plusieurs fois. Personne n’a pu estimer le nombre de ses chapeaux. Envions les Grands-Bretons, soixante ans sans campagne électorale pour désigner leur Grand Chef ! Quelles économies de toutes sortes !

 

 

«… Mais viens un soir dans nos montagnes :

Alors nous longerons tous deux les hameaux sombres

Eparpillés dans la bruyère au long des crêtes :

Et là, tout simplement, dans un courtil plein d’ombre

Je cueillerai pour toi des œillets de poètes. »

Henri Pourrat

 

 

Voilà la Saint Valentin. Si vous ne l’avez pas encore fait, il est temps de vous déclarer.

La Météo se met au goût du jour. Nous avons bien les «  seasons »…

Jehan Rictus, Les soliloques du pauvre

Les produits dérivés sont des babioles achetées trois fois rien, en Asie généralement, qu’on vend au prix fort aux supporters qui les exhibent fièrement et bruyamment au nez des adversaires et à l’œil des cameras.

Ce sont les membres de l’orchestre qui choisissent le chef qui va les diriger !

Qui se souvient encore des énormes meringues blanches ou roses que vendait un pâtissier du cru? Et des brioches aux pralines, et du Carnaval ?

Elle est née en avril mais on célèbre son anniversaire en juin. Les Anglais c’est compliqué.

Et, produits dérivés oblige, commercialisation d’un whisky du même tonneau, 60 ans d’âge.........

Publié dans Chroniques

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article