CHRONIQUES 2009 No 27

Publié le

CHRONIQUES

 

2009

 

 

VINGT-SEPTIEME SEMAINE

 

 

 

Surveillance caniculaire. Effets de la mondialisation. Sûreté des transports. Bienfaits de la randonnée. L’Homme qui m’aimait tout bas, d’Eric Fottorino. [1]Disparition de Michael Jackson. Grandeur consécutive d’Allah.

 

 

La Préfecture met en place les mesures prévues pour la canicule : des cellules d’écoute. Surveillez votre voisin s’il est âgé, arrosez-le, mettez-le à l’ombre.  En attendant la pluie, l’Auvergnat pose un de ses tricots de corps, et même le chandail qu’il porte sous son gilet. Par forte chaleur, il se réfugie dans son cuvier ou au fond des bois, qu’il a profonds. Il y est à l’abri de la mondialisation. Elle gagne chaque jour du terrain : la supérette vend des panamas de papier fabriqués en Chine, et de la fourme d’Ambert qui provient des Monts du Cantal.[2] On veut nous faire prendre les burons pour des jasseries et nous faire croire que le Laguiole est fabriqué à Laguiole ! Et il y a bien longtemps que les dalmatiens ne viennent plus de Dalmatie, mais de Disneyland.

 

 Un avion s’est abîmé en mer. Statistiquement, c’est le moyen de transport le moins dangereux, mais il vaut mieux prendre le suivant, celui qui n’aura pas de problème. Le transport qui compromet le plus votre sécurité et votre existence est, sans conteste, le lit d’hôpital. Les statistiques sont formelles : la grande majorité d’entre nous utilisent ce véhicule pour passer de vie à trépas. Je conseille d’éviter le plus possible le lit d’hôpital, sauf en dernière extrémité. Lui préférer la marche, non pas la randonnée en rang d’oignons, mais la marche  solitaire ou avec des proches, à la rigueur,  des coreligionnaires. En montagne, bien sûr, vers les jasseries, les burons, les chalets, les mazots. Ou les raccards. L’Homme est au plus près de Dieu au sommet de la montagne, quand il mange sa tranche de veau froid et sa tomate à la croque au sel, sous l’œil gourmand des choucas. Il jette au vent ses peaux de saucisson. Il fait circuler la bouteille à la ronde.

 

D’autres préfèrent la bicyclette. C’est le cas d’Eric Fottorino qui ferait le tour du Monde sur cet engin. Lisez le dernier livre d’Eric Fottorino, L’homme qui m’aimait tout bas. C’est un tout autre voyage. A la  recherche de son père. L’Homme attend l’autobus 27, au coin de la rue de la Glacière. Il piaffe dans les embouteillages de la Mairie, il prend les ronds-points dans le mauvais sens. Il se débat avec ses amours, avec son percepteur, avec ses factures de téléphone, et sa chasse d’eau fuit. Il s’emmêle dans la Toile, sa live box a des absences. Et il oublie souvent qu’il a eu un père, un père de chair et de sang. Eric Fottorino le lui rappelle.  L’Homme se souvient alors qu’il n’a pas dit à son père qu’il l’aimait.  Et il pleure.

Notre Président a lu, nous dit-on, Fottorino. Lisez-le aussi. Vous en serez meilleur.

Michael  Jackson a disparu. Pas pour longtemps. On l’a retrouvé dès le lendemain. On le voit à la Télé, sur toutes les chaines.

 

Et c’est ainsi qu’Allah est grand.

 

 



[1] NRF, Gallimard

[2] Il est vrai que nous avions déjà la fourme de Montbrison !

Publié dans Chroniques

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
E
<br /> bravo!<br /> mais où sont passées les rubriques précédentes/suivantes? On les attend en ligne, au boulot!<br /> bises<br /> babette<br /> <br /> <br />
Répondre