CHRONIQUE 29

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CHRONIQUES

 

2009

 

 

VINGT- NEUVIEME  SEMAINE

 

 

Une pandémie  menace.  Moyens de lutte. Un Holly Day de juillet au Champ de Mars. Les passeroses et la Mort. La querelle des Anciens et des Modernes. L’Académicien du Tour. Grandeur consécutive d’Allah.

 

 

La fusée Apollo vient de décoller pour la Lune[1]. La France se prépare à vacciner ses jeunes et ses médecins contre la nouvelle grippe, la H1N1, si elle ne mute pas d’ici l’automne. Il ferait beau voir que le corps médical ne puisse pas faire face, lui qui sera, après les malades, il est vrai, en première ligne ! Je propose également  la vaccination en priorité des plus hautes instances de la République, des généraux, des banquiers, des détaillants en fromage, (que serait la vie sans Saint-Nectaire !), et, pour des raisons évidentes, des croque-morts et des fossoyeurs. Les personnes âgées seront dispensées de vaccin, elles auraient déjà rencontré le virus, à leur insu.  Comme dit ma tante Jeannette dans son EPHAD : « Depuis le temps qu’on nous fait manger des cochonneries ! ». En cas de nécessité, les Limousins déballeront à nouveau  les reliques de leurs saints et les promèneront en procession, sur les hauteurs. En prime, comme en 994, on  demandera l’arrêt des hostilités. On n’en parle pas actuellement, les journalistes  sont en vacances, mais les combattants de tous bords n’ont pas de RTT et s’activent sans relâche.

En ce 14 juillet, notre Johnny a donné un concert gratuit. En fait rien n’est jamais gratuit, lui a bien été payé, bien. Sous la tour Eiffel. Je me suis toujours demandé pourquoi elle écartait autant les jambes, c’était pour lui et son petit matériel. Malgré une sono d’enfer, on ne l’entendait pas à Talmont sur Gironde où je me suis réfugié. Au petit cimetière qui borde Sainte Radegonde, les roses trémières, fidèles à leurs morts et aux saisons, montent la garde. Curieusement, à Talmont, les défunts, qu’ils soient cathos ou parpaillots appartiennent tous à la même famille, celle des malvacées, genre alcea rosea. Ces passe-roses, au couchant, avec le clapot au pied de la falaise ! On a tous en nous un cimetière comme celui-ci, près de Saint Jean du Passet, qui domine la Durolle, avec vue sur les Dômes et la rumeur des usines en bruit de fond, ou à Caversaccio où tremblotent les flammes du souvenir sur les tombes.

Le Tour, à Limoges, nous a fait revivre la querelle des Anciens et des Modernes. Partisans de la vieille méthode, avec vélo d’une tonne, boyaux de rechange croisés sur la poitrine (pour mieux se sortir les tripes !) et ardoise à moto, contre adeptes de la Modernité, avec oreillettes, branchées « en live » sur Europe 1, Radio Vatican, ou leur directeur sportif. Allons de l’avant, pourquoi ne pas adjoindre au vélo un moteur auxiliaire, un lecteur de CD, que sais-je, un auto-injecteur.

C’était l’étape Limoges-Saint-Fargeau, pays de Jean d’Ormesson. Que diable allait-il faire dans cette galère !

 

Et c’est ainsi qu’Allah est grand.

 



[1] Le 16 juillet 1969.

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